Mon incapacité de travailler (et donc la prise en charge de mon invalidité) est essentiellement due à une réduction sensible de ma capacité d’apprentissage ainsi que de ma mémoire. C’est la conséquence irréversible des dernières psychoses.
Certains croient que c’est une question d’entraînement, mais ce n’est pas si simple. Je suis des cours d’italien par Skype depuis plus d’un an, mais les progrès sont très faibles. Je saisis toutes les occasions qui se présentent. Comme je l’avais décrit dans un précédent article intitulé Corona virus j’ai suivi pendant deux à trois semaines durant le confinement un entraînement quotidien de mémoire.
C’est un de mes voisins, un ancien champion de ski qui m’a donné ce tuyau. C’est un entraînement quotidien d’une durée d’environ trois quarts d’heure organisé par un coach allemand spécialisé dans ce domaine. C’est très vivant, très divertissant et ça m’active.
Le coach affirme que ces méthodes sont également applicables pour améliorer son niveau en langues étrangères, mais j’ai des doutes à ce sujet. À mon avis, ce coach renommé a développé une méthode pour retenir des choses dans un certain contexte, mais ça ne marche pas pour la mémoire en général. Pourtant, il gagne bien sa vie en faisant uniquement ça, ceci depuis déjà 18 ans…!
Ce samedi a eu lieu un cours de répétition de plus de trois heures durant lequel Markus Hofmann a décrit la situation des personnes qui ne quittent jamais leur zone de confort. La spirale dessinée en noir entraîne un rétrécissement de la vie. C’est ce que j’ai vécu durant les dernières années, sans pouvoir combattre cette tendance.
Pour développer la mémoire, il faut activer le cerveau en faisant toujours de nouveaux exercices. Faire du Sudoku pendant des années n’active pas le cerveau. Il faut idéalement utiliser les parties droite et gauche du cerveau en association.
Je regarde régulièrement n’oubliez pas les paroles sur France 2 avec Naguy, où certains candidats réussissent à se rappeler les paroles de plusieurs centaines de chansons. Curieusement, certains n’étaient pas bons élèves.
Comment marche la méthode de Markus Hofmann?
Il s’agit de créer une structure de boîte aux lettres mentale avec des mots clé, permettant une association avec le mot à retenir, faite de préférence avec une émotion, de la créativité et une visualisation marrante.
Exemple de boîte aux lettres:
1 – doigts de pieds
2 – genoux
3- cuisses
4 – fesses
5 – taille
6 – poitrine
7 – épaules
8 – cou
9 – visage
10 – cheveux
Exemple de mot à retenir: je dois acheter des oeufs au supermarché.
Cela associe le fait de prendre sa voiture, de se rendre au supermarché, de chercher les oeufs et de les payer. Dans son exemple, Markus associe les oeufs aux doigts de pieds en se représentant qu’on met les oeufs dans ses chaussures et qu’on les écrase, ce qui fait une saloperie partout. Autre exemple pour acheter des carottes, se représenter de les mettre dans les fesses… Ou pour acheter du dentifrice: se représenter qu’on s’en mette plein les cheveux.
Pour retenir davantage de mots, il suffit de les associer à d’autres boîtes aux lettres.
Autre boîte aux lettres de 1 à 20:
1 – licorne (une corne)
2 – médaille (deux faces)
3 – tricycle (trois roues)
4 – table (quatre pieds)
etc..
Pour retenir des noms de personnes, il faut créer une boîte aux lettres sur la personne elle-même. Par exemple pour Manuela, faire une association à l’inserstice entre ses dents, où on se représente qu’elle tire manuellement une dent de sa dentition.
Ou pour Olivier, se représenter qu’il se met de l’huile d’olive sur les cheveux.
Pour retenir des mots étrangers, il faut créer une boîte mentale à partir du mot dans sa langue natale. Par exemple en anglais « to grizzle », soit faire la gueule ou pleurnicher. On se représente un grizzly en train de faire la gueule.
Markus Hofmann a développé une méthode d’apprentissage de mémoire avec des CDs.
Il organise des conférences avec des centaines de personnes. Il est reconnu comme un expert dans ce domaine.
Sa méthode permet de se rappeler de tout, entre autres de numéros de téléphone, de noms de personnes, d’arguments de vente. La boîte se vend 297 euros et permet des progrès spectaculaires de mémoire en 14 jours.
À mon humble avis : il a peut-être tout simplement un don pour se rappeler ce genre d’informations et il a développé une méthode autour et non le contraire.
Il affirme que ces méthodes de mémorisation sont utilisées depuis des millénaires, par exemple par Cicéron, qui faisait des associations de mots clé avec les différentes parties du théatre où il faisait ses discours.
Pour consolider l’apprentissage, il faut répéter après 40 minutes, ensuite après 24 heures, puis trois à quatre jours après, et encore un mois plus tard.
Ces méthodes sont également inspirées de Gregor Staub, un gourou de mémoire suisse.
Quoiqu’il en soit, c’était assez divertissant. Ces coachs savent aussi utiliser les ficelles des méthodes de motivation. Une anecdote qui m’a particulièrement plu est l’histoire de Cliff Young, champion de course extrême à l’âge de 61 ans.
En entendant cette histoire, on a l’impression que l’outsider a toutes ses chances parce qu’il ignore les restrictions que s’imposent les pros…