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Mon HP a fêté ses 150 ans

L’HP, c’est l’hôpital psychiatrique pour les lecteurs non initiés… Hier, « mon » HP favori (comme si on pouvait choisir son HP lorsqu’on est interné de force…) a fêté ses 150 ans d’existence. Le programme était alléchant: des stands, des visites guidées, des jeux et une grande roue. Tout ou presque était gratuit.

L’HP se situe sur le site de Königsfelden , une très belle église où ont maintenant lieu des spectacles, comme celui auquel j’avais assisté la semaine précédente, Gib mir die Hand. J’ai calculé avoir passé pas loin de 9 mois au total dans cet hôpital, l’équivalent d’une grossesse, quoi…

Mon état d’esprit hier, c’était de venir pour fêter, oui de fêter mon rétablissement presque miraculeux, d’apprécier de revenir en touriste en cet endroit chargé en émotions négatives, de me fondre dans la masse des visiteurs la plupart complètement déconnectés de cet univers psychiatrique.

La fête a déjà commencé lors du voyage en train. Certains endroits du trajet Dietikon – Brugg sont magnifiques, en particulier le Wasserschloss, le château d’eau de la suisse, où la Reuss (qui passe auparavant par mon village), l’Aare et la Limmat se rejoignent. Magnifique, oui, mais chargés en émotions. Pendant une à deux années, je souhaitais me suicider de désespoir à cet endroit en posant ma tête sur le rail. Techniquement parlant, c’est plus difficile qu’on croit, mais j’avais étudié ça en détail. Mais bon, revenons à la fête…

Les Suisses savent très bien organiser des fêtes. L’attraction principale était … un jeu de piste. Voici le plan du site. Il fallait trouver un mot composé de plusieurs lettres et syllabes dont la solution se trouvait sur les différents stands. La solution était Zeitreise, voyage dans le temps.

J’ai commencé par déjeuner au restaurant de l’HP. Comme patient, j’étais confiné dans les bâtiments où le repas est préparé par les services centraux de restauration. Repas au bar à salades, crevettes sauce cocktail comprises.

On voit d’ailleurs l’église depuis le restaurant.

Une fois le repas terminé, je me dirige vers la grande roue, assez imposante sur le site!

C’est la première fois de ma vie que je suis monté sur une grande roue. Quand on a été longtemps suicidaire, l’élévation fait remonter des angoisses de passer à l’acte de façon impulsive, d’autant que les cabines de cette grande roue n’étaient pas sécurisées. Je me détends en prenant le site en photo et en faisant quelques grimaces prises en selfie.

On voit bien le labyrinthe où avait traditionnellement lieu la fête du solstice d’hiver, ainsi que les jardins.

Prochaine étape, visite guidée d’une station, en l’occurence une nouvelle station réservées aux troubles des personnes de plus de 65 ans, dénommée Sophia, la sagesse, la qualité unanimement reconnue lorsqu’on vieillit. En fait, c’est une station réservée aux assurés des caisses maladie ayant un contrat semi-privé ou privé. J’ai un contrat de division commune. Etant donné mon diagnostic de schizophrénie, la caisse refuse catégoriquement un changement de contrat. Par contre, je pourrais aller dans une station semi-privée ou privée en payant le supplément de ma poche.

J’ai profité de cette visite pour parler avec la responsable du salon de fitness, histoire de voir si mon programme d’entraînement de musculation est bien adapté, ainsi que d’anticiper l’évolution des prochaines années.

Ensuite, je me concentre sur le jeu de piste. J’en profite pour poser quelques questions sur les stands. Par exemple pourquoi les Français et les Suisses romands ont des pair-aidants dans les HP, alors qu’en Suisse alémanique, ce rôle est complètement occulté. Personne ne le sait!!! La seule réponse, c’est qu’en Suisse, le fédéralisme permet ce genre de différences.

Jeu de dés au stand des ressources humaines, où j’égalise le record du jour et je gagne un bon d’achat de 5 francs. Le personnel est partout tellement aimable qu’on aurait envie de passer du temps à l’HP juste pour le plaisir!

Je me dirige vers le point de rendez-vous pour la prochaine visite, celle de la station de prise en charge d’urgence. En attendant, je discute avec une psychologue connaissant la pathologie de schizophrénie. Le sujet qui m’intéresse, c’est de savoir ce qu’elle pense de cet article écrit récemment sur le site Web de la Roue.

C’est une allemande, donc le français est un no-go, mais évidemment, elle maîtrise l’anglais, ce qui est utile, puisque la traduction automatique de l’article en allemand est curieusement un fiasco. Très attentive, elle juge l’article très bien, structuré et pragmatique.

J’en profite pour lui demander son avis sur notre forum d’entraide pour schizophrènes en général, plus particulièrement sur le fait que certains croient que c’est un frein à leur intégration irl dans la vie réelle. Comme moi, elle pense que l’un n’empêche pas l’autre, du moment qu’on ne passe pas tout son temps sur le forum.

Pendant la visite de la station de prise en charge d’urgence, j’en profite pour parler avec le psychiatre. Ce qui me préoccupe, c’est le niveau d’aripiprazole dans mon sang, voir dans Google « aripiprazole blood levels ». Mon niveau est de l’ordre de grandeur de 30 ng/ml, alors que le laboratoire indique 110 à 250 ng/ml comme le niveau normal, c’est même 150 à 500 ng/ml pour le laboratoire suisse.

Je crains qu’en cas d’accident, la police me fasse une prise de sang et interprète le niveau dans le sang comme un signe que je ne prends plus mon médicament, l’Abilify.

Le psychiatre m’explique que l’essentiel, c’est l’effet du neuroleptique au niveau du cerveau et que oui, il soit possible que mon foie ou mes reins fonctionnent bien et expliquent ce niveau.

Autres questions: y a-t-il encore des chats dans les stations? Oui, selon un soignant, mais pas partout, ça dépend de la pathologie des patients. Est-ce que les chambres d’isolation sont toujours peintes en fuchsia, couleur paraît-il choisie pour calmer les psychotiques les plus excités? Apparemment, elles sont grises crème maintenant. La nouvelle mode de la psychiatrie, quoi….

Je finis ma visite par le stand de religion. Ils proposent de choisir une citation, puis de marcher dans le labyrinthe en concentrant ses pensées dessus. Je choisis « Le bonheur ne se reconnaît pas avec la tête, mais avec le coeur ».

Avant de commencer mon tour, j’explique à la dame responsable du stand qu’habituellement, je ne crois pas en Dieu, mais qu’en psychose, je suis non seulement convaincu de son existence, mais je me prends pour Jésus-Christ sauveur de l’humanité, en précisant que ce genre d’idées est répandu chez les patients en crise.

Elle est un peu dépassée et me remet symboliquement une petite boîte de sel. D’autres personnes arrivent au stand et je termine mon tour avant de me diriger vers la gare de Brugg.

J’aurais pu ramener d’autres souvenirs, un parapluie estampillé PDAG, une bouteille en plastique, etc… mais non, je ne vois pas l’intérêt de me charger de ce genre d’accessoires.

C’est avec une certaine fatigue émotionnelle que je termine cette journée en jouant un peu au piano chez moi.

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Loisirs·Schizophrénie

Reprise des tournois de tennis après 7 ans

J’ai joué hier mon premier tournoi de tennis depuis 7 ans!

Ces 7 dernières années n’étaient pas que des années de malheur, mais les années 2014 et 2015 ont laissé des traces terribles. Mes psychoses m’ont conduit à deux reprises à l’hôpital psychiatrique pour une durée de deux mois à chaque fois. Le plus dur était en fait de se retrouver à la maison sous forte camisole chimique, sans emploi et sans perspective de retrouver un financement par un nouveau travail ou par l’invalidité.

C’est assez curieux, mais maintenant ces souvenirs me reviennent des moments où j’arrivais à peine à tenir une fourchette pour me nourrir et où j’étais dans mon fauteuil en regardant l’heure qui passe de manière interminable, sans envie de faire quoi que ce soit pour m’occuper et bien entendu avec une forte tendance suicidaire.

Fort heureusement, en 2014, mon feu psychiatre traitant avait reconnu la gravité de la situation en réduisant le traitement precrit par l’hôpital (la dose maximale autorisée, soit 150mg de Xeplion) à quelque chose de plus raisonnable. Mais les dégâts étaient si importants que j’étais durablement handicapé dans ma motricité.

Pendant plusieurs années, mon tennis était devenu lamentable. J’ai progressivement pied grâce à mes fidèles partenaires, ainsi qu’au club de Schinznach où je joue régulièrement au double avec un groupe de retraités très sympathiques et compréhensifs de ma situation.

C’est donc en voiture que je me suis rendu au tournoi à Schinznach, à l’endroit où je m’entraîne habituellement de nouveau depuis un peu plus de 3 ans. Là aussi, victoire sur le mauvais sort, étant donné que mon permis de conduire m’a été retiré à deux reprises, en 2014 puis en 2017, ceci pour une durée totale de 4 ans et demi.

Je suis arrivé assez tôt, le temps de prendre un café à l’Aquarena, un centre de Wellness situé sur le même site que mon club de tennis Mon premier adversaire est arrivé un peu plus tard en raison d’un retard de train, mais il a gentiment accepté de poser pour une photo, comme dans les tournois de l’ATP 🙂

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Le tournoi était un MS R7/R9, c’est à dire à priori destiné aux jeunes joueurs, donc j’étais plutôt l’exception. Mon jeune adversaire est maintenant âgé de 18 ans, donc il avait … 11 ans lorsque j’ai dû arrêter les tournois pour raison de santé.

Le résultat d’un match de tennis est parfois assez trompeur. J’ai perdu 2:6 1:6, mais les jeux étaient assez accrochés,
la partie ayant duré presque une heure et demie. Mon adversaire a commencé à jouer à l’âge de 5 ans (moi à 35 ans). Il était très calme, avec une bonne routine pour gérer toutes les situations.

La bonne nouvelle à retenir est d’avoir la confirmation que je suis de nouveau capable de disputer des tournois. D’ailleurs, je viens de m’inscrire à trois autres tournois en décembre. Il y a certes des points à travailler, mais c’est ce qui fait l’intérêt de la chose et donne de la motivation pour continuer ce travail de fond.

Ce tournoi de reprise était un tournoi à domicile, sur mon terrain d’entraînement hedbomadaire, en fait de la terre battue sous un ballon plastique en hiver.

Voici une photo du clubhouse (datée de 2017, avant le Corona).

Clubhouse

L’autre intérêt des tournois à Schinznach, c’est la possibilité de jouer deux matches sur la journée, aussi bien en cas de victoire que de défaite. Le temps d’attente pour le second match était assez long, plus de 4 heures. Mon deuxième adversaire était beaucoup trop fort, niveau réel bon R6 en Suisse, c’est à dire environ 15/4 en France.

Ce match était plutôt à sens unique. Mon adversaire maîtrisait un service puissant avec du lift sur mon revers, mes retours étaient trop courts et il me mettait systématiquement un pain dans un côté du court. À noter qu’il est actuellement en tête du Grand Prix Suzuki de la catégorie MS R7/R9.

Curieusement, la forme physique n’était pas un problème, bien que j’aie arrêté le footing en raison de troubles assez inexplicables dûs au traitement à l’hôpital en 2015.

Cet après-midi retour à l’entraînement à Schinznach. Ce sera l’occasion de travailler mon smash afin de mieux couvrir le filet en cas de lob de l’adversaire. Mis à part une scéance de smash à un camp d’entraînement en juillet de cette années, je n’ai pratiquement pas joué ce coup lors des 7 dernières années. Mes entraînements se cantonnent en général aux coups de fond de court et au service.

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Bye bye les symptômes négatifs

Je suis content ce matin, parce que je pense avoir définitivement trouvé la clé pour surmonter les symptômes négatifs de ma schizophrénie. Il est neuf heures du matin, j’ai déjà passé l’aspirateur et la serpillière et ceci avec entrain, alors qu’il y a un an je souffrais de procrastination, en restant des heures au lit à ne rien faire.

Seau aspirateur

Ma situation une année en arrière: 

  • faire le ménage le lundi matin était une épreuve, je restais d’abord longtemps au lit à ne rien faire
  • ramasser 10 feuilles mortes par jour dans notre cour était un objectif difficile, fixé par ma gentille épouse
  • aller à la musculation était comme gravir une montagne, j’ai plusieurs fois renoncé à y aller
  • entasser mes vêtements sur des porte-habits en étant incapable de les ranger

Moins souvent, mais embêtant quand même:

  • changer les pneus été – hiver au garage était une épreuve difficile
  • chercher et ramener la décoration de Noël à la cave était à la limite du possible
  • prendre une douche était perçu comme une agression

Pour mes amis irl, la liste des symptômes négatifs de la schizophrénie se trouve sur Wikipedia. Pour faire court, les symptômes négatifs se caractérisent par de grandes difficultés à faire les tâches quotidiennes. On pourrait remarquer que ça touche n’importe qui, pas seulement les schizos. La différence est une sorte de paralysie du cerveau chez moi, contrairement à une simple flemme chez la plupart des personnes.

Ma situation maintenant:

  • je fais les choses dès lors que la pensée de devoir les faire me traverse la tête, sans les repousser
  • je vide le compost et je ramasse les feuilles dès que possible, après qu’elles soient tombées
  • je prends à nouveau plaisir à avoir une maison propre et bien rangée
  • je me suis rendu au garage avec plaisir et sans problème

Pourquoi je pense y être arrivé:

  • je me suis battu pour maintenir une routine, même en l’absence d’envie
  • j’ai saisi toutes les opportunités d’activités supplémentaires intéressantes (webinars, …)
  • j’ai été ouvert pour me faire davantages d’amis, irl ou virtuels
  • j’ai passé du temps sur des Social Media (Facebook, Instagram, forum)

Je pense que de repousser est une stratégie mentale afin de faire face au vide sidéral de l’inactivité d’un schizophrène, étant donné des difficultés à s’occuper en se concentrant sur quelque chose. En laissant s’amonceler les choses, on se trouve une justification au temps qui passe et à la vie en général.

En réalité, cette stratégie est une erreur. Elle contient malheureusement de puissants mécanismes auto-renforcateurs. Rester au lit pendant des heures à ne rien faire crée un sentiment agréable de cocon, ce qui renforce d’autant ce comportement. Se fixer une limite au séjour diurne au lit par un réveil-matin ne sert pas à grand-chose.

Faire les choses au moment où on y pense libère de l’espace psychique, donc du temps pour d’autres activités. Se dynamiser grâce aux contacts avec des gens normaux permet d’accumuler un peu d’énergie pour sortir de sa torpeur.

Il faut se représenter un tigre convalescent. Au début, il se contente de ce qui lui reste après la période de maladie, mais petit à petit, il pourra essayer de regagner du territoire. L’appropriation progressive de cet espace mental est la clé pour se libérer des symptômes négatifs.

Tigre

 

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Alerte rouge psychotique

Suite à cette récente affaire avec mes neveux et ma mère, je suis en situation d’alerte rouge psychotique.

Pour rappel, un de mes neveux est allé fouiner sur Internet via mon profil Instagram pour trouver mon blog privé, que je partageais avec mes amis, mais pas avec ma famille, vu que ça me servait parfois d’éxutoire. Ceci est arrivé précisément quatre jours après le décès de mon père. À noter que mes neveux ne se sont absolument pas intéressés à moi durant les dernières années, ni quand j’allais bien, ni quand j’allais mal.

Ma mère a violemment réagi en devenant hystérique, en me reprochant d’avoir publié une photo de mon père en triste état à l’hôpital et en me disant qu’elle ne voulait plus jamais me revoir. En plus, elle voulait m’interdire de venir à Strasboutg pour les cérémonies au crématoire ainsi que pour l’inhumation de l’urne au cimetière, ceci en me menaçant de faire intervenir la police si nécessaire. Ce comportement m’a particulièrement stressé, vu que deux jours avant nos relations étaient excellentes, alors que je prenais tranquillement mon petit déjeuner chez ma mère après avoir dormi dans ma chambre d’enfant.

Quel est donc ce soudain intérêt pour mes activités sur les réseaux sociaux, et ceci pendant une phase où normalement on pense surtout au défunt pour faire son deuil? Quelles étaient les motivations de mon neveu en fourrant mon article de blog sur la mort prochaine de mon père directement sous le nez de ma mère au lieu d’en parler d’abord à son père ou à moi-même?

J’ai mon avis sur la question, mais c’est surtout mon avocat qui va se charger de le faire avouer ses intentions.

Voici l’activité du blog du 24 octobre 2020. Comme on peut le voir, une des sources de consultation est mon profil Instagram, où j’avais mis naïvement un jour le lien vers le blog, sans prendre conscience que ce serait un pont entre mon compte privé Instagram et mon blog d’ailleurs tout à fait anonyme, que je partage avec mes amis d’un forum  ainsi qu’avec mes amis irl (in real life).

Statistiques Blog

Je n’ai pas eu besoin de l’assistance de l’avocat pour trouver ça, puisque depuis la création du blog et ceci pendant maintenant trois années, personne n’est allé sur mon blog via Instagram. D’ailleurs pour trouver directement mon blog sur Internet, c’est moins probable que de gagner dix fois de suite au loto. Je n’utilise pas de mots clés, il n’y a pas de noms et habituellement même pas de prénoms dans les articles.

Mais la précieuse (300 euros de l’heure) contribution de mon avocat m’aide à faire avancer les choses et à commencer par faire avouer à mon neveu que c’est bien lui qui est allé troller sur mon blog privé, compte tenu du fait que ma mère le couvre à 200% en refusant d’admettre que c’est lui qui est la cause de cette crise familiale.

Je ne me laisse pas démonter par les tentatives d’étouffement de l’affaire par ma mère. D’une part, parce que mon neveu a délibérément cherché à me nuire, et ça, je ne peux pas le laisser passer. D’autre part, parce que c’est bon pour mon développement personnel d’affronter ces problèmes de face et de manière adulte plutôt que de les enterrer dans ma mémoire. Bonus gratuit pour mon neveu: à 19 ans, il va apprendre comment fonctionne le monde autrement que dans les jeux vidéos.

Mon principal souci actuellement est de ne pas glisser dans la psychose. Il m’est déjà arrivé de penser maîtriser la situation complètement, puis de lâcher prise suite à la psychose qui prend le dessus. Ma femme et mon fils s’inquiètent de mon surcroît d’activité et de ma forte propension à faire des photos.

Voili voilou, c’était juste une introduction de cet article sur l’alerte rouge psychotique pour les personnes prenant le train en marche et pas au courant de mes récentes péripéties.

Normalement, je devrais être maintenant considéré comme malade, puisque je photographie tout ce qui à mon sens est détraqué, en remarquant que si j’étais psychotique ce seraient des signes que la CIA (ou la Scientologie) essaie de me manipuler.

Voici un exemple d’hier, à la station de bus de Mellingen:

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Mon bus n’apparaît pas sur la liste, comme si on voulait intentionnellement m’impressioner et effacer ma mémoire.

En transférant ces photos vers un classeur sur mon ordinateur, je me rends compte que j’ai davantage d’attention qu’en temps normal pour les signaux visuels du processus de copie. Le vert est plus vert que d’habitude. Le temps de transfert me semble plus long. Mes sens sont actuellement plus aiguisés. La paranoïa me guette.

Hier, ma souris d’ordinateur ne fonctionnait plus correctement, alors qu’elle est de Logitec, une entreprise suisse leader mondial des souris d’ordinateur. En temps normal en psychose, j’aurais suspecté la CIA de s’être introduite dans notre maison pour détraquer la souris, ceci pour me faire craquer.

J’ai fait une photo avec notre chatte, qui s’appelle vraiment « Souris », c’est dans son carnet de propriétaire d’animaux.

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J’ai transmis la photo de l’affichage d’horaire de bus défectueux à mon fils par Whatsapp en lui expliquant comment j’interprèterais ces signaux durant une psychose. Au lieu de le rassurer, ça l’a assez inquiété. L’exacerbation de mon activité psychique et le fait pour moi d’avoir un sentiment de dominer la situation l’a beaucoup inquiété, au point que je préfère écrire ce blog plutôt que de continuer à le stresser avec mes découvertes.

Ce matin, je suis allé au garage Citroën pour faire monter les pneus d’hiver, après avoir déposé ma femme à son cours de français privé près du lac d’Hallwil. Comme le trajet entre le domicile de son élève et le garage ne m’était pas familier, j’ai enclenché le navigateur. Le temps proposé ne me semblait pas juste. Ce n’est pas la CIA, c’est le navigateur qui a besoin d’une mise à jour, et ça prend une journée complète d’après le garage…

Le temps était assez court pour arriver à l’heure à mon rendez-vous au garage. Malheureusement, la route était un moment coupée et j’ai dû faire un détour. Idem, en psychose, j’aurais fermement crû que c’était un complot de la CIA.

Arrivé au garage, je m’arme de patience en attendant une petite heure que les mécaniciens fassent leur travail, vu que j’avais aussi demandé à faire une petite révision à prix d’ami pour l’hiver. Je m’installe confortablement dans un fauteuil, le café étant offert par la maison. En prime une madeleine sans gluten que j’ai emportée avec moi.

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Là, nouvel incident. Je m’étonne qu’il y ait tellement d’incidents en ce moment. Est-ce simplement le hasard, ma plus grande sensiblité aux détails, ou le fait que j’entreprenne davantage de choses, ce qui augmente la fréquence de ce qui ne fonctionne pas potentiellement? En psychose, j’ai un souci d’harmonie, que tout fonctionne parfaitement. Si ce n’est pas le cas, ça me perturbe.

L’incident, c’est que le WLAN ne fonctionne pas, et qu’en plus, son nom n’apparaît pas sur la liste. Au lieu de m’enfermer dans mon raisonnement psychotique, je demande à la réception si des fois leur WLAN a un autre nom et là bingo, c’est bien ça. Mais le mot de passe ne fonctionne pas, bien que je l’aie saisi correctement, et ceci en essayant deux fois de suite. À noter que le bâtiment du garage est sans doute très bien isolé électrostatiquement, vu que mon signal Internet de données mobile ne me permet pas d’avoir correctement accès à l’Internet. Idem, en psychose, j’y verrais une manipulation par la CIA. Un de mes amis m’a dit un jour qu’il faudrait un gros camion noir pour y cacher le brouilleur de signal…

Le mécanicien a fini son travail un peu plus tôt qu’annoncé, c’est bien. Il m’informe du fait que les roues d’hiver (on change toute la combinaison pneu+roue, pas seulement les pneus) ont besoin d’écrous différents des roues d’été, étant donné que c’est un autre alliage (acier au lieu d’aluminium). De retour à la maison, je ne retrouve pas le sac avec les écrous. J’appelle le garage. Surprise, la musique d’attente est en français, une jolie chanson que je ne connais pas.

En psychose, je ramènerais tout à moi, persuadé que tout ce qui se passe a un rapport avec mon vécu. La communication téléphonique est mauvaise dans notre garage à la maison. Ce n’est pas la CIA, c’est toujours comme ça. Lorsque j’ai appelé la première fois le garage Citroën, tout le monde était occupé. En psychose, je trouverais ça bizarre, une sorte de porte blanche de refus.

J’expose mon souci et on me répond que le sac d’écrous se trouve tout simplement à côté de la roue de secours dans un petit sac, chose que je n’avais pas réalisé.

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Dans la voiture, je trouve un jeton de loto, numéroté huit. En psychose, je croirais que c’est encore un coup de la CIA pour me déstabiliser. Là encore, davantage d’attention pour les détails. En temps normal, je n’aurais peut-être pas remarqué la présence de cette toute petite pièce, coincée sous le tapis de la place du passager.

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On trouve des constantes dans ces processus:

  • crainte de rejet, me rappelant les menaces de ma mère à l’enfance
  • davantage d’attention pour les détails, déformant la perception des couleurs et du temps
  • sentiment d’urgence, là aussi déformant la perception du temps
  • délire de persécution, je ramène tout à moi

Au retour du garage, je m’arrête pour téléphoner au notaire présumé d’être chargé de la succession de mes parents. Mon avocat m’a demandé de me renseigner auprès de l’étude notariale de mon père (il était clerc de notaire) si un contrat de succession a été fait et si possible de me renseigner sur les modalités.

En pleine conversation téléphonique avec mon contact chez le notaire, une bulle Facebook sans visage apparaît. Voilà une copie d’écran. Lorsque je la transfère de mon portable HTC vers mon fichier d’ordinateur, je remarque une lueur plus intense sur le symbole Google que je n’avais jamais remarqué auparavant.

Kurt

En psychose, je croirais que c’est un faux profil Facebook, faisant partie du Darknet où la mafia essaie de m’annihiler.

Le hasard a fait que pas plus tard qu’hier, mon voisin de la chorale m’a envoyé une demande d’ami Facebook.
Je suppose donc que c’est lui qui me pose une simple question liée à l’utilisation de Facebook.

Là, je remarque que le noir aussi est plus intense sur mon ordinateur, plus gras et menaçant. Je n’aime pas le noir, j’achète tout avec des couleurs quand c’est possible.

Voili voilou, c’est tout pour aujourd’hui, merci de m’avoir lu!

Mise à jour du 5 novembre

J’ai eu la chance de pouvoir discuter entretemps avec un ami de longue date au sujet de ces affaires de famille, dont les deux filles ont fait des études de droit.

Les avocats font leur beurre avec la misère des gens, ils prennent en charge n’importe quelle affaire, du moment que ça leur rapporte. Le fait de prendre un avocat n’est pas une garantie de résultat.

Mon ami m’a conseillé de laisser tomber les démarches avec l’avocat, et ceci avec effet immédiat. Comme mon neveu n’a rien fait de mal vis-à-vis de la loi, vu que l’article de blog était public, la situation pourrait bien se retourner contre moi. Mon avocat était conscient que mon cas est « fragile » au niveau du droit. Je lui avais répondu que j’étais d’accord pour qu’il envoie une lettre de mise en demeure à mon neveu pour l’effrayer et le faire avouer sa démarche et ses intentions. Mais rien ne dit que ça va fonctionner!

Mon neveu a beau être con au point d’avoir fouiné et fourré mon article sous le nez de ma mère, mais il n’est pas idiot. Si ça se trouve, il va me rire au nez en voyant la lettre de mon avocat, et ça va encore renforcer son impression que je suis un malade mental en puissance. Du point de vue de ma mère, ça risque de creuser un fossé infranchissable que je pourrais regretter.

Pourtant, je ne regrette pas d’avoir engagé un avocat. Cela m’a permis de montrer ma détermination et mon affranchissement dans cette histoire, donc de me faire respecter, même si ça semble être une méthode brutale. Financièrement parlant, ça ne représente pas une grosse perte pour moi.

Je dois rester concentré sur mes objectifs initiaux, c’est à dire de savoir qui de mes deux neveux est le fouineur et de comprendre sa démarche. Le reste est accessoire. Attendre une belle lettre d’excuses est certes une perspective agréable, mais très incertaine.

Ma mère par contre est troublée par mes démarches, qu’elle me reproche de faire dans son dos, comme par exemple de contacter le cabinet notarial où travaillait mon père pour apprendre les détails du contrat de succession. Je lui ai expliqué qu’elle ne me laissait pas le choix, vu qu’elle ne répondait pas à mes e-mails sur le sujet, ou plus précisement elle répondait en esquivant mes demandes.

Je vais donc battre en retraite de manière ordonnée, plutôt que de faire un freinage d’urgence. Demain, je contacte mon avocat pour lui demander une estimation des frais engagés jusqu’à présent, ainsi que des frais supplémentaires nécessaires pour établir la lettre au neveu. Je compte peut-être envoyer cette lettre à ma mère pour faire un deal: laisser le neveu tranquille et en contrepartie avoir les informations qu’elle bloque actuellement.

La suite des opérations dépend un peu du montant des frais supplémentaires.

À suivre…

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Bons souvenirs de l’HP

Pour les non-initiés, HP = hôpital psychiatrique…

L’homme a la capacité de retenir sélectivement les bons moments. Malgré quatre séjours à l’HP d’une durée moyenne de deux mois, je souhaite revivre ici les bons côtés de Königsfelden , le nom de l’HP du canton où je vis. C’est en fait un ancien couvent de Clarisses et de Franciscains abritant depuis 1868 une clinique psychiatrique. Le bâtiment historique est bien entendu classé. On y trouve une cafétéria et un piano.

Königsfelden

Voici le lien vers le classeur Google où se trouvent les photos et vidéos essentielles de mes séjours.

J’en profite pour faire un petit tour sur Google. On peut trouver les avis des patients avec les mots clés PDAG et Königsfelden. Avec 2.4 étoiles en moyenne, la classification est plutôt médiocre…  Normal, un séjour en HP ne se fait pas de gaité de coeur et surtout, comme dans mon cas, pas forcément de manière volontaire…

La PDAG est une société privée publiant des rapports d’activité. Les moyens financiers importants permettent d’organiser des activités intéressantes comme l’atelier de peinture, le jardinage, la prise en charge d’animaux et bien sûr l’ergothérapie (osier, perles, tissu, …). L’atelier de travail du bois a malheureusement été fermé entretemps.

Je conserve dans mon bureau une composition faite pendant une période d’hospitalisation entre Noël et Nouvel An.

Oeuvre que j'ai chez moi

La PDAG a mis une foultitude de matériel à disposition des patients. Sous la direction d’un animateur-artiste, nous avons rempli une pièce avec nos créations, que nous avons pû emporter dans notre chambre puis à la maison. La branche a été ramassée dans le parc. L’oiseau au centre, c’est moi, l’oiseau rose qui me surveille, c’est ma femme.

Les activités sont autorisées aux personnes suffisamment stabilisées, mais il y a une liste d’attente. Les médicaments perturbent la concentration, mais les animateurs sont évidemment au courant. En service psychiatrique pour les personnes psychotiques, la communication avec le personnel médical (médecins, psychologues, soignants) est réduite au strict minimum. Les ateliers permettent de reprendre progressivement pied.

La première activité autorisée est la promenade en groupe dans le parc. Au bout d’un moment, on peut aussi se promener seul en admirant les canards, les ânes et les cochons.

Le site de Königsfelden est aussi le point de départ du Legionärspfad, un circuit de découverte de la vie à l’époque romaine, avec des ruines et une caverne. Voici quelques outils, on n’était pas douillet à l’époque…

Legionärspfad outils

Mon meilleur souvenir d’atelier est celui de travail du bois. J’ai conservé des cintres, ainsi qu’une boîte de maquillage pour ma femme. L’idée m’est venue en consultant un catalogue. L’animatrice m’a bien entendu beaucoup aidé, mais le résultat est très plaisant. La boîte est un peu vide sur la photo…

Boîte à maquillage

Lors de mon hospitalisation en 2014 et 2015, j’ai choisi de participer à l’atelier jardinage. Là aussi, les animateurs étaient très sympa. On m’a attribué une tenue de jardinier, laissée dans un placard entre les scéances. L’activité principale était de tondre la pelouse, mais j’ai aussi parcouru un champ avec des planches cloûtées aux pieds pour faire rentrer les semences dans la terre.

L’atelier de peinture m’a également beaucoup plu. Mon talent de dessinateur est très limité, mais c’était plaisant de voir ce que les autres patients faisaient.

L’ergothérapie m’a permis de tresser des paniers ainsi que de faire des bracelets en perle pour ma femme.

Les repas étaient de qualité, mais le temps passé à table était très réduit. La plupart des patients psychotiques n’aiment pas passer du temps à manger et préfèrent retourner dans leur chambre dès que possible. Voici une photo d’une tartelette sans gluten donc faite spécialement pour moi.

Tarte sans gluten

L’écureuil filmé en vidéo (voir le lien vers le classeur Google) représente bien la situation en HP… Essayer tant bien que mal de survivre dans un environnement assez hostile en attendant des jours meilleurs.

Je termine en mentionnant la vidéo du labyrinthe. C’est une tradition du 21 décembre. Je constate en consultant l’article de journal que cette tradition n’a plus lieu sur le site de Königsfelden depuis 2014. Dommage…!

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Ma vie en Suisse

C’est une image du film « Match Point » qui résume le mieux ma vie des 30 dernières années.

Match point

Malgré de brillantes études en grande école d’ingénieurs (Centrale Lille), je n’ai pas réussi à me faire embaucher par une grande entreprise française. Leurs psychologues ont détecté mon instabilité psychique lors des tests d’entrée. Après plusieurs ratages dans de petites structures avec licenciement en période d’essai, j’ai trouvé un emploi dans une société allemande à Pforzheim, située entre Karlsruhe et Stuttgart. En tant qu’assistant du PDG de l’entreprise, j’ai essentiellement supervisé la production. Mais c’était plutôt un atelier de bricolage qu’une chaîne de production digne de ce nom.

Au niveau de la technique, mon objectif était de calculer les caractéristiques idéales d’une bilame pour implantation dans des mini-interrupteurs thermiques. Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Bilame . Mais j’avais l’esprit bloqué par une sorte de « fermeté de principe » (dixit un autre recruteur). Bien que de bonne volonté, j’étais inconsciemment rebelle contre l’autorité de mon chef. J’aurais pû me faire aider par l’école d’ingénieurs d’où je venais de sortir, mais je n’ai pas vraiment fait d’efforts en ce sens.

Au bout d’une année, le PDG propriétaire s’est impatienté de ne pas obtenir cette calculation… De plus, la production recontrait de sérieux problèmes de qualité et ces difficultés menaçaient de couler son entreprise. Il m’a donc proposé de me muter dans sa filiale de distribution commerciale à Zurich (5 personnes). C’est ainsi que je suis arrivé en Suisse.

Ma femme était à ce moment à Lille, en convalescence suite à une grave maladie d’Hodgkin, où elle s’occupait de mon fils agé de quelques mois. J’ai d’abord habité à l’hôtel pendant quelques semaines avant de chercher un logement. À l’époque, trouver un logement était beaucoup plus difficile que de trouver un emploi. Une cinquantaine de candidats se disputaient un appartement. J’ai donc pris ma voiture pour silloner la région. L’idée était de trouver un logement permettant d’aller à Zurich en transports en commun en moins d’une heure. Situé de préférence à l’Ouest de Zurich pour être un peu plus proche de Strasbourg, où vivent mes parents.

C’est à Bremgarten, une petite ville de 5’000 habitants à l’époque que j’ai trouvé un studio libre…!

Bremgarten

La chance sourit aux audacieux…! C’est un endroit très agréable à vivre, avec des possibilités de promenade le long de la rivière, un joli centre ville devenu maintenant zone piétonne.

La société de bilames allait de plus en plus mal, au point que le PDG propriétaire ait décidé de me licencier, ainsi que le général manager qui supervisait son groupe de sociétés. À l’époque, mon autorisation de travail était limitée à la société de bilames. Mais la chance m’a souri. Le général manager s’est impliqué auprès des autorités suisses pour modifier les conditions de mon permis de séjour. Cela m’a permis de rester en Suisse, en trouvant très facilement un nouvel emploi en tant qu’ingénieur commercial dans une société spécialisée dans le domaine des appareils de mesure haute tension. Cette industrie est assez fascinante. Les générateurs de foudre ont parfois une hauteur de 20 mètres.

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Lorsque je suis arrivé dans cette société, le représentant commercial pour la France venait de cesser sa collaboration. J’ai proposé de suivre la clientèle en direct depuis la Suisse. L’avantage de ce projet était d’économiser la commission de vente d’un représentant, environ 20% sur tous les appareils. Ceci nous a permis d’être un peu plus aggressifs sur les prix.

C’était la belle vie. Voyager 30% du temps, l’essentiel en France, mais parfois aussi en Espagne, au Portugal, en Belgique et une fois en Egypte. Entretemps, l’appartement de 3.5 pièces situé au même étage que le notre s’est libéré. Nous avons sauté sur l’occasion. Ma femme, à la base institutrice dans le Nord, donnait quelques cours de français pour s’occuper. Je jouais au volley plusieurs fois par semaine. Et je faisais plein de vidéos en jouant avec mon fils.

J’apprends le suisse allemand pour mieux m’intégrer. Le Hochdeutsch, c’est à dire l’allemand parlé en Allemagne, c’est bien, mais ça laisse une distance.

En 1993, coup de tonnerre avec ma première psychose, déclenchée à l’hôpital suite à une longue période de diarrhées et de vomissements due au déclenchement de ma maladie coeliaque (intolérance au gluten). Poids tombé à 61 kg pour 1m96… Retour au travail trois mois après. Dépression post-psychose pendant un an… Mais les affaires repartent bien.

C’est là qu’un de mes collègues me recommande de changer d’air. Continuer à faire ce job dans cette société, c’est prendre le risque de s’exposer un jour à se retrouver sur le carreau, ceci sans avoir de formation demandée par le marché du travail. Très judicieux conseil, dois-je dire à posteriori. Dans la foulée, je commence une formation de directeur commercial s’étalant sur un an et demi avec un examen et un diplôme à la clé.

Après une recherche discrète, je me décide à rejoindre le groupe ABB en tant que responsable de projets de disjoncteurs haute tension SF6, un gaz isolant inerte. Le manager de la division m’avait caché que la production devait être transférée de la Suisse vers la Suède. Déçu, je retombe dans mes travers. Je le provoque en allant aux ressources humaines pour me plaindre que je n’ai pas assez de travail. Crime ultime, étant donné que tout manager affirme n’avoir pas assez de personnel. Le job était varié et intéressant. Mes meilleurs souvenirs sont les excursions avec les Chinois venus officiellement pour deux semaines de formation. À l’époque, ils recevaient un peu d’argent de poche pour leur séjour…

Entretemps, je réussis mon examen haut la main. Cette fois-ci, la recherche est un peu plus longue. Je prends mon temps, car j’ai l’intention de valoriser mon nouveau diplôme. Je quitte ABB après deux années pour un poste de directeur commercial d’agence d’une entreprise spécialisé dans les raccordements rapides. L’agence est à Guebwiller, le siège à Faverges en Savoie. Je prends une chambre à Guebwiller.

Malheureusement, ça se passe très mal. D’un côté, le manager qui m’a recruté est mobbé par certains directeurs régionaux, qui organisent des réunions sans l’inviter. De mon côté, je pête les plombs de temps en temps, ce qui remonte au siège. Ma période d’essai est renouvelée. Quelques jours après, c’est le putsch. Un des directeurs régionaux monte en grade. Il vient à Guebwiller et me licencie sur le champ.

Deuxième psychose… toujours autant de paranoïa, mais rétablissement un peu plus rapide.

La recherche d’emploi est plus difficile. Coup de chance, retour à un poste plus modeste, équivalent à celui d’ABB, chez Adtranz, devenu Bombardier entretemps. Je m’occupe entre autres du suivi de l’atelier des chemins de fer suisses à Yverdon.

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Au bout de trois années, la production sur le site de Zürich Oerlikon est arrêtée et transférée à Pratteln, près de Bâle. J’ai 37 ans à l’époque. Je me dis que l’industrie en Suisse part en couille. Que j’ai encore l’âge de changer de branche, de travailler dans les services, à priori moins sujets à des délocalisations.

Je tente ma chance en répondant à une offre d’emploi d’une entreprise de télécoms anglo-saxonne en tant que responsable de projets. Colt (City of London Technology) est lancée par Fidelity, un fonds de pension américain. J’achète un nouveau costume et une belle cravate pour l’entretien d’embauche. J’approfondis mes connaissances des techniques de télécoms grâce à un bouquin spécialisé.

C’est l’époque de la bulle Internet. Les entreprises de télécoms s’arrachent les clients et les collaborateurs à prix d’or. Je suis retenu! Le salaire est indécent, je me frotte les yeux… Le job n’est pas très difficile, mais stressant. Il s’agit de suivre les commandes de produits télécoms non standard et de documenter le process.

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Je découvre un nouveau sport, le tennis! Les sauts répétés au volley-ball me font mal à la colonne vertébrale. Le gros avantage du tennis, c’est qu’on peut apprendre ce sport à l’âge adulte avec un professeur. Les leçons particulières sont chères, mais avec ce nouveau job, je peux me le permettre.

Au bout de trois ans, mon chef me nomme Team Leader. Enfin un job de management! Sauf que les ennuis recommencent. Je contrôle trop mes collaborateurs. Un jour, en 2004, mon chef me convoque dans son bureau pour m’annoncer qu’un problème a été identifié et que le problème c’est moi.

Boum, troisième psychose. Très courte, mais programme complet avec paranoïa, CIA etc… Je reprends le travail sous surveillance, mais je n’y crois pas trop à conserver mes nouvelles responsabilités. Je rétrograde comme responsable de projets.

Suite à une réorganisation, je me retrouve sous un autre chef. La surcharge de travail fait qu’une trop grande partie de mon boulot consiste à consoler les clients en leur expliquant que leurs services seront livrés plus tard que prévu. C’est frustrant.

Le coup de chance arrive lorsque le team informatique au siège à Londres recherche deux volontaires pour aider à tester un nouveau logiciel de saisie de commandes, ceci pour une durée de trois mois. Le PDG de Colt Suisse soutient ma participation. Au bout de deux semaines, mon chef direct me demande de rentrer, mais je réussis à m’imposer, en évoquant l’accord pour les trois mois et le fait que je fais des heures supplémentaires à ma charge pour compenser.

La collaboration avec les Anglais et le team de développement indien d’Infosys se passent bien. Le projet continue. Les trois mois se prolongeront et deviendront plus d’une année, où je partirai à Londres deux ou trois jours par semaine.

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En Suisse, ça se passe plutôt mal. Le directeur des opérations me prend en grippe. Mon départ est souhaité.

On est en 2007. Mon fils a 18 ans. L’appartement de 3.5 pièces est devenu trop petit pour nous. Ma femme me bassine pour déménager. On recherche à Bremgarten et Zufikon, la commune avoisinante. Voyons grand, plutôt que de rester locataires, devenons propriétaires! En Suisse, il suffit d’avoir 20% d’apport pour acheter, dont la moitié peut venir de la caisse de pension. Le reste, jamais remboursé, seulement les intérêts.

En avril 2008, une opportunité de poste de travail pour le groupe se présente à moi. Mes aller-retours à Londres m’ont permis de rencontrer pas mal de gens et de me faire apprécier. Je n’hésite pas longtemps et je décroche le job. Il s’agit de représenter les unités opérationnelles de traitement de commande dans les projets informatiques du groupe. Ensuite, le profil du poste évoluera vers un travail de Business Process Manager, chargé de déterminer les responsabilités des différentes équipes impliquées dans la livraison de produits télécom. Mon plus gros projet
était d’optimiser les produits VoIP tout en introduisant de nouvelles fonctions. Ces cinq années professionnelles suivantes les meilleures de ma vie, malgré les psychoses quasi annuelles.

Au même moment, ma femme trouve un emploi comme professeur de français au collège de Zufikon. Et notre fils commence ses études d’ingénieur.

Mon meilleur souvenir reste mon voyage en Inde pour rencontrer mes collègues. C’était par hasard lors du festival des couleurs « Holi ». Ma chef était basée à New Delhi. Elle m’a proposé d’aller également faire un tour à Bangalore, où étaient basés d’autres membres de l’équipe.

Holi Party

Bien sûr, les psychoses fin 2010, fin 2011, fin 2012 et début 2014 ont été terribles. Mais je garde le souvenir d’un employeur fiable et prévenant, me permettant de revenir progressivement travailler malgré mes délires. Mon psychiatre de l’époque avait fait un excellent travail en gardant le contact avec la responsable des ressources humaines.

Fin 2013, annonce de licenciement pour cause de centralisation du team process à Londres, Barcelona et New Delhi. Déclenchement en janvier 2014 d’une psychose encore plus forte que celles des années précédentes avec hospitalisation forcée pendant deux mois.

Là, période très difficile. Pas d’allocations chômage étant donné que je suis incapable de travailler. Pas de compensation de la part de la caisse privée d’assurance maladie de mon employeur, puisque je n’ai plus d’emploi.
Pas de nouvelles de l’assurance invalidité, contactée par mon psychiatre pour obtenir une allocation d’handicapé. Au bout de quelques mois, la situation se débloque. La caisse privée de mon employeur accepte de me financer pendant un an et demi puisque je suis tombé en psychose au cours du mois de janvier, où je travaillais encore. Mais âgé
de 51 ans à l’époque, ça ne me donne pas encore de perspective de long terme. En Suisse, dans mon cas, il faut d’abord consommer ses économies, ensuite, c’est le soutien de l’aide sociale. Pas enviable… 

Comble de malheur, ma femme perd son emploi de professeur de français au même moment. C’est dû à une restructuration du système éducatif suisse. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, sa recherche d’un nouvel emploi est ardue.

Mon psychiatre (devenu de temps à autre mon partenaire de tennis) intervient auprès de l’organisation chargée des handicapés pour me trouver une place dans un bureau. Ce n’est pas un vrai travail… Il s’agit de simuler des commandes avec un système informatique. Très basique. Mais, bon, ça permet de rencontrer d’autres personnes.

En mars 2015, nouvelle psychose avec encore une fois une hospitalisation forcée de deux mois. Entretemps, j’ai dû changer de psychiatre suite au départ en préretraite de mon ami psychiatre tennismen, qui se suicidera fin avril 2015.

Difficile d’accepter de rester à la maison et de ne rien faire… En juillet 2015, je commence un emploi handicapé dans une station de vélos à Aarau. Officiellement, c’est un emploi de bureau… En pratique, je dois garer correctement des vélos, nettoyer la station, chiottes du bureau compris. Régulièrement, j’aide mes collègues coursiers en transportant des marchandises ou des fleurs.

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Ce passage à la station de vélo reste toutefois un bon souvenir. J’y ai rencontré pas mal de gens en difficulté, ça relativise ma situation. L’encadrement se souciait du bien-être des participants aux programmes de réinsertion.
En août 2016, une légère poussée d’idées maniaques me pousse à démissioner de cet emploi handicapé. 

Les psychoses de 2014 et 2015 ne me permettront pas de récupérer toutes mes facultés intellectuelles et physiques, contrairement aux précédentes. Le diagnostic de schizophrénie sera entériné par l’hôpital psychiatrique. Le bon côté des choses, c’est que l’assurance maladie décide en novembre 2016 de me prendre en charge. À l’allocation mensuelle s’ajoute la contribution trimestrielle de la caisse de retraite et d’assurance maladie de mon ex-employeur. De quoi bien vivre financièrement.

Pendant ce temps, mon épouse retrouve du travail comme professeur de français à l’école primaire de la commune voisine. Elle tombe malade du cancer du sein, mais réussit à garder son poste. Elle est remplacée pendant les périodes les plus difficiles de sa maladie. Mon fils termine finalement ses études d’ingénieur à … 27 ans! Ouf!

Je reste motivé de retrouver un vrai travail. Evidemment pas à grosses responsabilités, mais par exemple comme employé administratif de traitement de commandes. Gros coup de chance. En novembre 2016, une société familiale m’embauche, voir https://allesrogerblog.wordpress.com/a-propos/ . Mes carences intellectuelles sont détectées au bout de quelques jours… Mais le responsable du personnel s’engage pour me proposer un contrat de travail aménagé. Il partira habiter en Thailande quelques temps après.

Badaboum, nouvelle psychose en août 2017… Licenciement immédiat et brutal, sans même pouvoir dire adieu à mes collègues. Mon nouveau psychiatre venait de me débarquer pour cause de comportement déviant. Difficile à admettre, puisqu’il venait de documenter un diagnostic de crise de manie dans mon dossier. Son rôle aurait été de contacter mon employeur en lui expliquant la nature maladive de mon comportement.

Ces évènements ne m’ont finalement pas trop perturbé. Ma femme et mon fils ont fait une demande de curatelle, suite à des dépenses inconsidérées pendant cette crise, mais ils ont été déboutés.

Entretemps, j’ai même récupéré mon permis, après un total de 4 années et demi de retrait.

Le reste de mon histoire en Suisse se trouve de manière plus détaillée sur mes articles de blog, essentiellement mes engagements dans le bénévolat.

Je me sens bien ici. On lit régulièrement dans la presse que les Suisses ne font pas beaucoup d’efforts pour créer des amitiés avec les expatriés, contrairement aux apparences. Le secret est de participer à la vie associative, par exemple être membre d’un club de tennis. Les Suisses aiment avoir la paix chez eux, dans le pays et à leur maison. Parfois, je participe à des discussion politiques sur des forums Facebook, en France et en Suisse. Les commentaires en France sont parfois très durs. La Suisse est plus tolérante.

Loisirs·Schizophrénie

La musculation en souffrance

Depuis environ deux ans, j’ai de plus en plus de mal à aller à mon entraînement de fitness/musculation. Je ne sais pas si ça a un rapport avec la prise de médicaments, la schizophrénie ou si c’est une stratégie inconsciente d’adaptation.

Nous sommes allés durant plus de 20 ans avec ma femme à un club de fitness à Bremgarten, fermé maintenant pour cause de départ à la retraite des propriétaires. Chaque semaine, il m’était de plus en plus difficile de me mettre en route. C’est un sentiment étrange à décrire. On peut croire qu’une fois sur place, on y reprend goût en s’installant dans un rythme, mais ça ne marche pas ainsi.

Depuis novembre dernier, nous allons à un nouveau club, à Zufikon. Les équipements sont plus modernes et moins massifs, mais pas forcément mieux. Voici la dernière acquisition, le Milon circle, sensé mettre en forme en 17.5 minutes par tour de circuit avec une alternance de musculation et d’entraînement cardio.

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Au début, la nouveauté m’a séduit, mais maintenant, ça me gonfle déjà. Je trouve que l’effort cardio sur le Milon circle est pipeau, dans le sens où la montée en puissance sur le vélo par exemple prend deux minutes sur les quatre prévues.

J’ai touché un point bas voici deux semaines, lorsque j’ai préparé mes affaires le dimanche matin, avant de décider de ne pas accompagner ma femme au club. Les jours suivants, reports successifs, alors que pourtant le temps était beau et propice à sortir.

Une fois en semaine, j’y suis allé en mode relax. J’ai bien pris mon temps pour me préparer dans les vestiaires et entre les exercices. Programme un peu réduit. Je n’ai pas fait travailler les jambes ou les adducteurs, uniquement le haut du corps.

En général le dimanche matin je me réveille entre 6 et 7 heures, en forme et motivé pour y aller. Mais de rester au lit jusqu’à 9 heures en lisant ou non fait que je n’ai plus envie d’y aller. Je me sens bien, au chaud à ne rien faire au lit.

Autrefois, j’étais motivé de faire de la musculation pour améliorer mes performances au volley, puis quelques années plus tard pour compenser les efforts liés au tennis. Mon niveau au tennis a bien baissé suite aux hospitalisations de 2014 et 2015. Maintenant, moins d’intensité à l’entraînement étant donné que ma technique ne me permet plus de réaliser de longs échanges.

Bon, je termine cet article, étant donné que le fitness club est maintenant fermé pour quelques semaines et je me consacre à un article sur le Corona virus.

Développement personnel·Schizophrénie

Bilan de vie actuelle

Voir le verre à moitié plein au lieu d’à moitié vide, voilà le conseil de ma psychiatre.

Quels sont mes problèmes essentiels? Perte de capacités intellectuelles, perte de motivation à faire certaines choses, perte de coordination au tennis. Quoique les deux derniers points s’améliorent actuellement.

D’un autre côté je dispose d’une situation financière enviable grâce à la caisse de pension de mon ex-employeur (système de retraite par capitalisation en Suisse et assurance maladie privée), ce qui me permet de faire ce dont j’ai envie. Essentiellement jouer au tennis à volonté avec mes différents partenaires, boire des pots au bistrot, prendre des cours de tennis et de piano, et aller en vacances avec ma femme régulièrement.

J’ai quelques amis grâce au tennis que je rencontre régulièrement et qui communiquent en m’envoyant des messages ou des images/vidéos par Whatsapp entre deux entraînements. Voici mon prof de tennis à Schinznach Bad.

Jarda

Côté coeur, ça va assez bien. Ma femme est restée avec moi malgré neuf psychoses, alors que ses amies lui avaient conseillée de partir. Elle est devenue mon moteur. Nous avons un fils âgé de 30 ans, que nous voyons toutes les deux semaines et qui travaille comme informaticien.

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Mes rapports avec ma famille en Alsace sont normalisés, alors que c’était plutôt difficile voici quelques années.

Nous habitons dans une grande maison mitoyenne à Zufikon près de Bremgarten avec tout le confort moderne, nos voisins sont très sympas.

Belle Vue

Bremgarten

Côté sexe c’est actuellement plutôt au point mort, essentiellement parce que j’ai dû confesser à ma femme d’avoir fait une pause de prise de médicaments pendant quelques semaines cet été. En plus, ma libido est en panne. C’est sans doute lié à la (re-)prise des médicaments, ou bien c’est l’âge, à 56 ans.

La bouffe ça va plutôt bien. J’aime bien manger même si je dois un peu me limiter pour ne pas grossir.

Le moral est bon. Mes activités de bénévole (voir S’occuper avec du bénévolat) m’occupent assez et m’empêchent de trop m’ennuyer. Je ne ris pas souvent, les occasions manquent, mais je ne suis pas déprimé.

Je dors bien. Je me réveille en forme, un peu trop tôt le matin, souvent vers cinq heures. C’est dû à l’Abilify qui me booste. Je prends un seul antipsychotique, Abilify, à faible dose maintenant (7.5 mg par jour) et parfois du Quetiapin légèrement dosé (25 mg) pour bien dormir et ne pas me réveiller trop tôt.

Curieusement, l’Abilify influe négativement sur mon envie de faire du sport. J’ai du mal à me motiver à faire mon entraînement de musculation.

Il me manque la tension ou le stress positif d’un travail intéressant, ainsi que l’enrichissement de mon intellect par l’acquisition de nouvelles connaissances. Ma situation est comme une mise à la retraite anticipée. D’autres seraient contents d’être dans ma situation, financièrement indépendants et disposant de plus d’années à profiter de leur retraite avec de bonnes capacités physiques.

Je ne parle pas beaucoup dans une journée ou lorsque je suis en groupe. Je suis sur un forum pour schizophrènes oû je me manifeste de temps en temps, mais oû je suis plutôt un lecteur passif. De voir la situation d’autres schizophrènes relativise la mienne.

Je joue du piano. J’ai appris le solfège et la flûte traversière étant enfant, ensuite le piano comme autodidacte. Maintenant je prends des cours pour progresser dans mon interprétation. La musique est un petit challenge qui me fait du bien. Cela me rassure d’être encore capable de jouer d’un instrument et maintenir mon niveau, voire de progresser.

Un autre challenge est mon cours d’italien hebdomadaire via Skype avec une française. Cela met en évidence mes problèmes de mémoire et de capacité d’apprentissage mis à mal par les dernières psychoses. Mais sans ces troubles confirmés par un essai de travail de plusieurs mois, je ne toucherais sans doute pas l’invalidité et ma situation serait très précaire.

Je suis également membre d’une chorale mixte, avec des Suisses allemands très sympas.

Chorale

Pour terminer cet article, on a un bon chat, un persan à poils gris considéré comme un membre de notre famille, que nous avons appelé Souris. En fait c’est la chatte des voisins qui s’est rapprochée de nous au point qu’elle nous appartienne maintenant officiellement.

Souris Peluche

Loisirs·Schizophrénie·Vacances

Je n’aime pas aller en vacances

Quand je travaillais encore les vacances étaient source de joie. J’y pensais avec envie plusieurs mois à l’avance. Une fois sur place, je profitais à fond de chaque journée.

Dans quelques jours nous partons pour l’Italie du Nord. Un de mes amis de l’école d’ingénieurs y passe tous les ans ses vacances d’été. Comme il dispose d’une grande maison de famille, il invite habituellement deux couples d’amis.

Maintenant, les vacances me stressent. Je dois surmonter la volonté de rester à la maison. Voici un blog pour formaliser mes pensées.

Points négatifs

  • Trop de temps à disposition

Mon problème essentiel est de m’occuper. D’ordinaire, je dispose d’énormément de temps. J’ai réussi à trouver des activités bénévoles pour remplir mon agenda. Mais les vacances me rappellent la période où je restais à la maison en procrastinant.

  • Difficultés à participer aux conversations de groupe

Dès que je suis dans un groupe de trois personnes ou plus, je reste silencieux. Maintenant que je suis conscient de cette situation, le fait d’être en groupe devient oppressant.

  • Comparaison de la situation professionelle

Mon ami et ses autres invités ont des jobs intéressants, comme moi auparavant. Mes activités de bénévolat sont certes une bonne occupation, mais ça reste très basique.
Ces vacances me rappellent cette réalité, que je réussis à oublier au quotidien.

  • Je me sens déraciné

Partir signifie abandonner pour un moment le doux confort de ma nouvelle vie. Pas de tennis ni de piano pendant un moment.

Points positifs

  • Mon épouse apprécie ses vacances, ainsi que mon ami

La vie par procuration en fait. Le bonheur est contagieux. Cela fait du bien d’être avec des gens positifs et qui vont bien. Vivre au rythme des autres, qui eux, ne s’ennuient pas.

  • Je vais en vacances!

Une pensée pour tous ce qui ne peuvent pas aller en vacances pour diverses raisons, financières ou personnelles. Et c’est bien de pouvoir dire à son entourage qu’on part en vacances.

  • Je vais vivre des choses intéressantes

Nous irons au lac Majeur, au lac de Come. Promenade/randonnée alentour. Marché. Glaces italiennes à Laveno (au bord du lac).

Conclusion

Partir en vacances me stresse un peu/beaucoup/à la folie mais l’expérience montre que les vacances se passent bien et me laissent de bons souvenirs.

Aliens·Blog·CIA·Développement personnel·Engagement social·Schizophrénie·Travail

Gateway vers les Aliens

Voici quelques vidéos faites maison avec un mobile LG5, tournées dans différentes conditions. La petite planète mouvante à côté du soleil et les lumières rouges ne peuvent pas s’expliquer par des réflexions de lumière venant du mobile.

L’existence de vie alienne est indéniable. Votre serviteur explique dans ce blog comment il communique avec eux, ce qu’ils attendent de nous et comment les personnes mises dans le secret l’ont pris.

Commençons par le commencement, la prise de contact le 12 novembre 2012.

Les Aliens savent peut-être que lorsque j’étais enfant, je passais mon temps sur les anciennes toilettes de mon domicile à Illkirch, Alsace, France à rêver aux possibles formes créées par la peinture qui s’écaillait. C’est donc dans les toilettes de mon ancien employeur, Colt Technology Services que s’établit le contact.

En fait, j’étais en pleine psychose. Quelque chose m’a fait filmer la lumière située au plafond des toilettes avec un appareil photo Canon. En jouant avec la lumière, je remarque qu’elle se déplace davantage que la physique ne le permettrait.

Ensuite, le 14 novembre 2012, les Aliens (ou le Créateur) me demandent de filmer le soleil avec mon mobile HTC de l’époque. Je remarque une petite planète bleuâtre à gauche du soleil. Cela ne peut pas être Venus.

Les Aliens utilisent essentiellement les ondes theta et gamma pour me transmettre leurs messages:

https://etudes.univ-rennes1.fr/master-biogest/themes/Synthese_bibliographique/Sujets+2014-2015/S_Decottignies-ondes_cerebrales

Ce que les Aliens attendent de nous:

  • controlled downsizing
  • privatisation des services secrets

Le controlled downsizing signifie que tous les pays riches doivent se mettre d’accord pour mettre en place une croissance négative de 2 points, soit -2% par année. C’est la condition inéluctable pour résoudre les problèmes de la Terre. La Suisse est un modèle pour tout, l’éducation, la politique, la protection de la nature, etc… mais le monde ne peut pas vivre comme en Suisse, sinon il faudrait trois planètes.

Donald Trump est le candidat idéal pour mettre en place cet objectif. Il veut gérer son pays et donc indirectement le monde comme une entreprise. Le seul point à accepter, ce sont les objectifs, manifestement différents de ce qu’ils sont maintenant.

La privatisation des services secrets semble à priori saugrenue, mais c’est la condition pour davantage de transparence. Là aussi, l’Oncle Sam souhaite l’hégémonie et joue un jeu dangereux, mais alors très très dangereux pour nos descendants. La CIA veut déclencher la troisième guerre mondiale pour assouvir son pouvoir.

Les services secrets seront gérés comme une entreprise. Beaucoup de leurs membres sont déjà actifs à la fois comme simple employés mais aussi comme espions. Il faudra utiliser le continuous improvement pour améliorer les process et rendre le job plus intéressant avec moins de temps passé à attendre et ne rien faire.

Bien entendu, les Aliens attendent aussi de nous de faire encore davantage pour la protection des animaux, de réduire notre consommation d’animaux, de mieux protéger les faibles et les chômeurs, mais ça, ce sera une conséquence de l’application du « controlled downsizing ».

La presse suisse se demandent actuellement comment communiquer l’arrivée des Aliens au grand public. Des articles ont été publiés dans la Suddeutsche Zeitung ainsi que dans 20 Minuten.

https://mobile2.12app.ch/articles/27843136

Eh bien, c’est simple, il suffit de rendre mes vidéos publiques, sans faire dans le spectaculaire. La plupart des gens à qui j’ai montré mes vidéos ont réagi de manière sceptique, mais la moitié environ accepte l’idée qu’il s’agit bel et bien de vie extraterrestre. L’autre moitié pense qu’il s’agit de réflexions de lumière.

Au bout d’une minute, le fait est acquis et les personnes retournent à leur occupation.

Le problème se situe surtout au niveau de la remise en question du rôle des politiques, comme le suggère cet excellent article, traduisible en français grâce à Google et aux nombreuses personnes qui aident à améliorer la traduction de mon blog dans toutes les langues!

Merci beaucoup à tous ceux qui aident! Et merci d’avoir lû jusqu’ici!